Chez Botanica Experience nous aimons satisfaire nos clients et répondre à leurs attentes.
Quand nous avons reçu une demande pour un voyage d’observation de palmiers, nous nous sommes décarcassés pour offrir un itinéraire incorporant des écosystèmes variés, afin de montrer un maximum d’espèces représentatives de l’énorme biodiversité colombienne, tout en offrant un bon aperçu du reste des richesses naturelles et culturelles qu’offre le pays.
La Colombie occupe la troisième place au niveau mondial et la seconde en Amérique juste après le Brésil. Avec 231 espèces de palmiers natifs (au sein de 44 genres) sur 2360 palmiers recensés de par le monde, ce sont près de 10 % des espèces connues qui trouvent asile sur son territoire. Il faut bien reconnaître que nous avions donc l’embarras du choix.
En fait les palmiers poussent presque sur tout le territoire colombien, des basses terres jusque 3000 m d’altitude en bordure de l’écosystème “alpin” appelé Paramo, à l’exception des quelques rares et anecdotiques zones semi-désertiques dans un pays globalement influencé par un climat humide.
Les palmiers sont importants pour plusieurs raisons.
D’un côté ils offrent une gamme de services extrêmement variés pour les populations locales en zones rurales. Les palmes sont employées pour la fabrication de toits de maisons, les stipes (faux troncs) pour les murs et barrières, leurs fibres pour la confection de paniers et chapeaux, certains fruits sont couramment dégustés tels que ceux de Bactris gasipaes appelés “Chontaduro”, mais aussi matière première pour l’artisanat dans le cas de l’”ivoire végétale” (graines de Phytelephas macrocarpa) appelé localement “Tagua”.
D’autre part, grâce à leurs fruits et leur graines, ils procurent une source abondante de nourriture à beaucoup d’animaux comme des rongeurs, des singes, les écureuils, les chevreuils et les tapirs ainsi qu’à de nombreux oiseaux.
Parmi ces derniers, diverses espèces de perroquets, de toucans, de cotingas, de geais et le guacharo (Steatornis caripensis) y sont abonnés (en contrepartie ils dispersent les graines), mais aussi certaines chauve-souris et de nombreux insectes pollinisateurs (coléoptères, abeilles, mouches) prélevant du pollen ou du nectar pour s’alimenter et se faisant fécondant les palmiers.
Un voyage botanique spécial palmier
Notre voyage nous mena dans diverses régions en commençant par les “llanos” orientaux, plaines inondables parsemées de forêts galeries, voisines de l’Amazonie. Nous avons pu constater que beaucoup de palmiers amazoniens comme Bactris corossilla, Euterpe precatoria, Socratea exhorriza (palmier à échasse) et Syagrus orinocensis étendent leur distribution au sein de cette formation végétale ainsi que sur le piémont andin de la cordillère orientale. Le fameux palmier “Moriche” (Mauritia flexuosa) avec ses fruits très esthétiques (voir photo ci-dessus) y est particulièrement abondant dans les parties inondées. Son cousin proche Mauritiella armata vit dans les mêmes conditions, ils sont tout deux employés pour fabriquer les toits traditionnels dans cette région. Nous avons également pu repérer des tas d’oiseaux dont les Ibis rouges (Eudocimus ruber) et plusieurs espèces de perroquets dont le magnifique Ara macavouanne (Orthopsittaca manilatus). Les chevreuils à queue blanche (Odocoileus virginianus), des renards crabiers (Cerdocyon thous) et le fourmilier géant (Myrmecophaga tridactyla) nous firent également le plaisir de manifester leur présence, ainsi qu’un puma (Puma concolor) dont nous n’avons cependant pu apprécier que les traces matinales.
Après cette étape en climat chaud, nous sommes passés vers des zones fraîches plus montagneuses pour visiter les site archéologiques précolombiens de San Agustin et Tierradentro, non sans nous arrêter dans le Parc National Puracé pour apprécier le Palmier à cire crépu (Ceroxylon vogelianum) et le Palmier à cire à feuille courbe (Ceroxylon parvifrons).
Nous ne pouvions bien entendu pas passer à côté de l’espèce élue “arbre national” de Colombie, Ceroxylon quindiuense (palmier à cire du Quindio, voir photo en en-tête de l’article), qui peut mesurer jusque 60 mètre de haut mais qui n’est en fait pas un vrai arbre vu que les palmiers sont des «herbes» d’un point de vue botanique.
Ne pas confondre non plus la plante avec laquelle les chapeaux de Panama sont élaborés. Ressemblant comme deux gouttes d’eau à un palmier et appellée “Palma Iraca” par les Colombiens, elle appartient en fait à la famille des Cyclanthaceae et répond au doux nom de Carludovica palmata (voir photo suivante).
Durant notre expédition, nous avons observé de nombreux autres palmiers comme Prestoea acuminata ou, en sous-bois, Chamaedora linearis, Chamaedora pinnatifrons (voir photo ci-dessous) et Prestoea decurrens dans les forêts de brouillards de la région de Cali, et enfin Sabal mauritiformis dans le Parc national Tayrona (voir dernière photo) sur la côte atlantique. Un repos bien mérité en fin de voyage nous permis de profiter d’idylliques plages des caraïbes.
Par David Haelterman, guide spécialisé pour vos voyages botaniques et naturalistes en Colombie